Another day | rp libre

Another day

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La pluie s'écrasait le long des vitres. Le vent, de plus en plus violent, rendait le bruit encore plus assourdissant. La vielle bibliothèque était pratiquement plongée dans le noir. Les quelques éclairages pouvaient à peine suffire pour qu'on se concentre réellement. J'avais l'impression d'être dans une vieille demeure avec sa vieille bibliothèque. Les étagères étaient en bois et disposaient parfois de livres assez anciens. Je me demandais comment ils étaient arrivés là ainsi que toute cette ville. C'était irréaliste. Chacun d'entre nous avons voulu fuir ou retrouver quelques choses que l'on avait perdu et nous étions arrivés là. Il était impossible de savoir comment. Tout ce que l'on savait c'est que l'on nous donnait presque une nouvelle chance.

Et quelle chance ! J'étais prisonnier de cette bibliothèque depuis maintenant plus d'une heure. C'était ma faute après tout. J'avais voulu me faire discret en intégrant l'université, me fondre dans la masse au cas où je recroiserai mon fils, sa jolie petite famille et ses prétendus amis. En avait-il réellement d'ailleurs ? La réponse m'importait peu. Tout ce que je voulais, c'était éviter d'attirer leur attention le temps de régler mon affaire avec ce second Peter Pan. S'il était le plus aimé, j'étais le plus redouté. J'étais comme son jumeau maléfique, bien que l'on était loin de se ressembler comme deux gouttes d'eau. Peter Pan et Peter Pan, une histoire de haine et de dégoût mutuel. Peut être que d'autres croisaient également leur homonyme niait et enfantin, mais je peux vous certifiez que j'avais le pire. J'adorais jouer, mais je n'avais pas les mêmes jeux que lui. Il était bien trop enfantin, j'étais beaucoup plus sadique.

« Qu'est ce que tu attends ?! L'exposé ne va pas se finir tout seul ! » Sortant de ma rêverie, je lançais un regard mauvais à l'un de mes camarades de classe. C'était comme ça qu'on les appelait ici. Moi, j'aurais plutôt appelé ça des larbins. Je n'avais aucune envie de faire cet exposé ridicule sur la conquête de l'Amérique. Qu'est ce que c'était l'Amérique d'ailleurs ? Tout ce que j'avais toujours connu concernait la Forêt Enchantée et Neverland. Surtout, Neverland. J'en étais le maître absolu. J'étais redevenu un enfant, j'avais emmené d'autres enfants avec moi. Ils servaient mon propre intérêt, faisaient tout mon travail, obéissant au doigt et à l’œil même à la chose la plus insignifiante. Mais ça ne fonctionnait pas comme ça ici, loin de là. Les autres ne se laissaient pas marcher sur les pieds et les plus faibles menaçaient d'en parler à l'autre Peter. Qu'est-ce qu'ils étaient idiots. Comme s'ils pensaient que mon sois-disant jumeau avait un pouvoir sur moi. Je ne le craignais pas. J'étais même prêt à l'éliminer.

Mon regard se posa sur sa cher et tendre Wendy assise juste en face de son mari, Edward. Elle l'aimait c'était indéniable, mais elle aimait aussi Peter. J'allais les détruire, j'allais le détruire. C'était tellement simple, comme si on m'offrait tout sur un plateau doré. J'avais toutes les cartes en main et ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne cède. « J'en ai fini avec cet exposé. » Je refermais mon livre, bien décidé à quitter cette salle. Ce que j'avais fait ? Rien du tout. Je n'avais pas pris la moindre note. Rien. Je n'avais pas envie de faire ce travail. Mais c'était loin d'être l'avis de mon camarade de classe qui me faisait barrage, les bras croisés, fronçant légèrement les sourcils. Un léger sourire s'afficha sur mes lèvres. Voyons qui serait la plus forte tête d'entre nous.